Pourquoi il faut en finir avec le Black Friday !

Historiquement le black friday ou vendredi noir viens des Etats-Unis et daterais des années 50 et se déroule au lendemain de Thanksgiving qui se déroule chaque année le quatrième jeudi du mois de novembre et donc à peu prés un mois avant Noël, fête qui appelle bien sur à une grande consommation pour l’achat des cadeaux. Afin de profiter d’un long week-end, les américains posent un jour de congé au lendemain de Thanksgiving et profitent de cette journée pour commencer leurs achats de Noël et donc marquer le début de la période de Noël, même si cette dernière commence de plus en plus tôt.

En ce qui concerne le nom “Black Friday” Wikipedia nous dit : “Dans la presse, le terme apparaît pour la première fois dans un article de 19515. Il désigne alors, pour les employeurs, le long week-end que prennent leurs employés. Ils ont ainsi un jour de congé le vendredi, ce qui provoque des bouchons conséquents sur les routes. Les policiers utilisent aussi l'expression « Black Friday » pour désigner leurs heures supplémentaires durant ce week-end de festivités."

Quelques années plus tard, les achats du lendemain de Thanksgiving permettaient de sortir « du rouge » et donc d'écrire à l'encre noire les nouveaux chiffres positifs, d'où l'expression de « vendredi noir »9.

Et c’est en 2010 que le Black Friday à commencé à apparaître en France grâce ou à cause d’Amazon mais c’est véritablement en 2014 que le Black Friday prends de l’ampleur en France avec des magasins comme Auchan, la FNAC, La Redoute ou encore Leroy Merlin qui le lance dans leurs magasins.

Le Black Friday en chiffres

  • Dans un de leur article Capital nous relate qu’en 2008 qu’un employé de Walmart à été piétiné à mort lorsque les portes du magasin dans lequel il travaillait à Long Island se sont ouvertes.
  • Pour l'édition 2019, le ministère de l'Économie rapporte que près de 6 milliards d'euros ont été dépensés par les Français sur le week-end du black friday.
  • En France, d’après le Groupement d’intérêt économique (GIE) des cartes bancaires, un record historique de transactions bancaires a été atteint en 2017, avec 42,8 millions de paiements par carte. Un record pulvérisé ensuite l’année suivante avec 50 millions de transactions.
  • Pour continuer dans le toujours plus de consommation, les boutiques en ligne ont créé le Cyber Monday, le lundi suivant le Black Friday et en 2018, les ventes réalisées lors du Cyber ​Monday ont atteint 7,9 milliards de dollars aux Etats-Unis contre 6,2 milliards de dollars pour le Black Friday. En 2020 ce rapport était de 9 milliards contre 10,8 milliards de Dollars

Pratiques douteuses et leurs problèmes

Le black friday est aussi la foire au pratiques commerciales douteuses, vous savez celles qui nous font croire que nous faisons la super affaire à ne pas manquer sinon notre vie va s’effondrer.

Par exemple, d’après le journal Sud Ouest datant de novembre 2021, L’association britannique de défense des consommateurs Which ? a calculé que 99,5 % des produits soldés lors du dernier « Black Friday » chez 6 grands revendeurs (Amazon, AO, Argos, Currys, John Lewis et Richer Sounds) étaient affichés au même prix ou moins cher à d’autres périodes de l’année. Par exemple, l’UFC Que Choisir donne cette exemple concernant le prix d’un lave vaisselle : il est annoncé à 319.99€ au lieu de 549€, soit une réduction de 229€ ce qui parait génial au premier abord, mais si on regarde le même site internet quelques semaines auparavant, on retrouve le même lave vaisselle au prix de 319.99€

Dans sa vidéo Soldes : TOP 5 des choses à faire avant d’acheter, on est plus des pigeons, les journalistes de France TV Slash ont révélé que certains produits étaient spécifiquement produits pour ces périodes de soldes sans être commercialisés avant mais en affichant quand même une promotion …

Toutes ses pratiques commerciales à la limite de la légalité mettent le consommateur sous pression et qui le pousse à acheter les produits car ils sont en promotion même s’il n’en a pas besoin et qui pousse donc à une forme de surconsommation menant dans certains cas le consommateur à une forme de culpabilité post-achat pouvant déboucher sur du stress, de l’anxiété ou de la colère et la mise en place de stratégies dites de coping de la part du consommateur qui désigne l’ensemble des procédures et des processus qu'un individu peut imaginer et installer entre lui et un événement qu’il juge inquiétant, voire dangereux, afin d'en maîtriser les conséquences potentielles sur son bien-être physique et psychique [retrouvez l’étude dans la description]. Il y a un enjeu en ce qui concerne notre santé mentale.

Les chercheuses Intissar Abbes et Isabelle Barth montrent que face aux stimuli (l'objet est beau, attractif, bien mis en valeur ou très peu cher), ce sont la rapidité de la prise de décision, la non-réflexion et la non-planification associées à une mauvaise humeur qui entraîneront des achats à conséquences négatives (mauvais choix, taille inadaptée, etc.). Autant d'influences qui expliquent peut-être pourquoi 50 % des personnes qui ont «fait les soldes» regrettent leurs achats.

Impacts écologiques et mouvement de révolte

Cette surconsommation qu’engendre le Black Friday à un coût pour l’environnement en termes de production, d’emballage ou de transport. Selon Forbes 80 % des achats faits ce jour sont jetés avant d’être utilisés ou après une utilisation, alors que les secteurs les plus vendeurs sont ceux de la technologies, de la mode ou encore celui de la beauté, des secteurs que nous savons tous extrêmement polluant. Selon l’ONU, par exemple, la mode représente 10 % des gaz à effets de serre et que la culture du coton représente 25 % des pesticides utilisés dans le monde ou encore il faut 70 Kg de matière premières pour fabriquer un smartphone de 70 g.

En 2020, selon Money.co.uk, les commandes en ligne du Black Friday en Angleterre ont produit 420 000 tonnes cubes d’émission de gaz à effet de serre (soit 435 allers retours Londres – New-York).

Il faut comprendre là qu’un événement purement commercial comme le Black Friday est fait pour pousser à l’achat à l'extrême en mettant la pression sur nous consommateurs où il est difficile de résister aux offres et qu’il justifie la production astronomique d'objets inutiles en tout genre qui est la cause directe de la dégradation de notre environnement. Actuellement, il nous faut 1,75 Terre pour régénérer ce que l'humanité consomme et un ménage français consomme l’équivalent de 11 tonnes de CO2 par an notamment à cause de l'hyperconsommation.

Pour paraphraser Aurélien Barrau, même si nos activités n'émettent aucun gramme de CO2 nous irions quand même droit dans le mur est un des problème est cette appel constante à la surconsommation que nous retrouvons dans notre milieu qu’est le streetwear où certains consommateurs se ruent sur les drops pour ensuite revendre sans même porter le produit ou encore lorsque de jeunes marques proposent des tee-shirts à 10 € pour vendre en grande quantité et faire connaître leur marque.

Bien sûr il peut y avoir dans certains une utilité si vous achetez quelque chose dont vous avez réellement besoin à un prix faible, mais au vu du contexte actuel, il devient de plus en plus impensable de soutenir ce genre de pratique.

D’ailleurs, il existe des alternatives à cette journée comme le Giving Tuesday où le lendemain de Thanksgiving on encourage à donner les objets dont on ne se sert plus, ou encore à prendre part à des actions de bénévolat (ramassage de déchets, collecte de fonds, aider les associations près de chez soi…).

Il existe également le « Make Friday Green Again » qui est un collectif lancé par la marque française Faguo avec 1200 autres marques. L’objectif est de communiquer sur une façon plus saine de consommer, en achetant uniquement ce dont on a besoin. Les marques qui sont dans ce mouvement ne font pas le Black Friday.

Ou encore le « Block Friday » qui regroupe un ensemble d'opérations menées par les activistes de Youth For Climate et Extinction Rebellion. Elles consistent en des démonstrations et des actions devant les magasins ou les centres commerciaux afin de faire passer le message qu’une surconsommation de biens durant le Black Friday nuit fortement à l’environnement.

Toutefois il est important de ne pas culpabiliser ceux qui achètent aux black friday si vous en avez réellement l’utilisation mais nous vous invitons à une grande réfléxion avant l’achat.

Crédits photos et sources

Ray Tang/REX

https://www.ouest-france.fr/shopping/black-friday/black-friday-quelles-sont-ses-origines-6aadf4da-36fd-11ec-bdbf-686ac9091013

https://fr.wikipedia.org/wiki/Black_Friday_(commerce)

https://www.rtbf.be/article/les-origines-du-black-friday-10363997

https://www.lefigaro.fr/services/code-promo-black-friday/2017/10/17/06021-20171017ARTWWW00362-l8217histoire-du-black-friday-en-france.php

https://www.capital.fr/conso/black-friday-1385927

https://www.lesechos.fr/partenaires/salesforce/black-friday-le-jour-ou-la-consommation-tutoie-lepique-1366882

https://www.sudouest.fr/economie/conso-distribution/consommation-les-anti-black-friday-revent-d-une-journee-plus-verte-et-moins-consumeriste-7126587.php

https://ubac-store.com/regard/pourquoi-on-ne-fait-pas-le-black-friday/

https://sante.lefigaro.fr/actualite/2016/06/24/25131-pulsions-dachat-entre-plaisir-culpabilite

https://www.youtube.com/watch?v=BDLp9Qftdqg&t=731s

https://alternativi.fr/le-black-friday-une-aberration-pour-la-planete/641

https://camif.fr/lesbelleshistoires/pas-de-black-friday-deconnecte.html

https://www.wwf.fr/jour-du-depassement

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