Vous avez peut-être déjà entendu parlé de “Qui veut être mon associé”, émission diffusée chaque année sur M6 entre la mi-janvier et fin février depuis 2020 où nous pouvons voir des entrepreneurs se succéder afin de présenter leur projet à des investisseurs comme Marc Simoncini, Jean-Pierre Nadir ou encore Anthony Bourbon et espérer lever souvent plusieurs dizaines voir centaines de milliers d’euros.
Et si y a bien une “valeur” qui revient sans cesse au fil des épisodes, c’est bien celles de travail et de mérite, illustrées par le parcours hors-normes de personnes à qui la vie n’a pas fait de cadeaux et qui ont su gravir tous les dangers pour réussir … louant surtout en fait le biais du survivant et cachant que beaucoup de candidats ont en réalité étudier à HEC ou dans de prestigieuses universités à l’étranger.
Mais au-delà de cette vision qui est de plus en plus prônée et qui fait de la vie une véritable compétition, nous avons souhaité explorer son autre versant, celui de l’oisiveté et vous allez voir que derrière ce mot un peu mystérieux, se cache en réalité un vrai combat poétique.
Qu’est-ce que l’oisiveté ?
L’oisiveté qu’est-ce que c’est ? Quand nous avons commencé à nous intéresser à ce sujet, définir l’oisiveté n’était pas si évident que cela, mais que voulez-vous, dans une société où nous entendons presque exclusivement parler de travail, de mérite et de résilience ce n’est pas si étonnant que cela.
D'après Wikipédia, étymologiquement, L'oisiveté est rattachée depuis l'antiquité romaine à l'otium qui est un terme latin remontant au milieu du IIe siècle av. J.-C. qui recouvre une variété de formes et de significations dans le champ du temps libre. C'est un temps, sporadique ou prolongé, de loisir personnel aux implications intellectuelles, vertueuses ou morales avec l'idée d'éloignement du quotidien, des affaires, et d'engagement dans des activités valorisant le développement artistique ou intellectuel opposés à l'exercice de la politique, aux affaires, à l'étude contrainte, aux hostilités, au negotium … Concept latin qui désigne toutes les activités productives et profitables, en particulier le commerce.
D'après Wikipedia, aujourd’hui, l’oisiveté désigne l'état d'une personne qui n'a pas d'activité laborieuse, c’est-à-dire, dans le contexte actuel de notre société et au sens économique usuel, “qui n’a pas d’activité rémunératrice”.
Le Larousse nous propose en plus quelques synonymes correspondant à l’oisiveté, comme la paresse, la fainéantise ou encore le désoeuvrement alors que ses antonymes sont la besogne, l’affairement, le labeur ou encore le travail.
Et peut-être que ces mots : paresse, fainéantise ou désoeuvrement vous renvoient une image négative alors qu’au contraire des termes comme le labeur, le travail et l’activité vous renvoient une image de force ou de courage et donc une image plus positive. Très clairement, aujourd’hui dans notre société nous préférons être identifié comme une personne travailleuse que oisive mais cela n’a pas toujours été le cas.
Nous l’avons vu tout à l’heure mais à l’antiquité, l'oisiveté, définie par le terme otium revêt une valeur particulière pour les diplomates, les philosophes, les poètes voire même les hommes d’affaires !
Sans entrer trop dans les détails, encore jusqu’à une certaine époque pas si lointaine, comme au XIXeme siècle, l’oisiveté était un véritable marqueur social. Bertrand Russell explique par exemple dans son essai “Éloge de l’Oisiveté” “qu’Autrefois, il existait une classe oisive assez restreinte et une classe laborieuse plus considérable”, cette classe oisive définissant l’aristocratie qui voyait d’ailleurs d’une mauvaise oeil que les “pauvres” puissent avoir des loisirs. Bertrand Russell développe le fait qu’en Angleterre, au XIXème siècle, la journée de travail des hommes était de quinze heures et celle des enfants de douze heures. Pour l’aristocratie, cela permettait aux pauvres de ne pas “sombrer dans l’ivrognerie et aux enfants de faire des bêtises” mais faire travailler les gens permettait également à l'aristocratie de les contrôler et faire en sorte qu’ils ne pensent pas trop.
Manon Bril, dans une de ces vidéos, nous explique que “l’on considérait que l'oisiveté rendrait malade, gros et fatigué et nous conduit vers la pauvreté, chose qui était très mal vu à partir du XIIIème siècle car c’est de ta faute si tu es pauvre” … Et oui, les prémices du néo-libéralisme.
Mais ce qu’il est important de souligner, c’est qu’au fil de l’histoire, la conception du travail et de l’oisiveté n’a eu de cesse d’évoluer notamment du ou à cause de la religion, du mercantilisme et du capitalisme, et aujourd’hui tout le monde travaille, ou du moins tout le monde montre qu’il travaille. Et dans une société néo-libérale comme la nôtre où nous mettons sans cesse la méritocratie en avant, montrer que nous travaillons, même pour les plus riches et les plus privilégiés et valorisant et plus socialement acceptable, quand bien même l’héritocratie est toujours bien présente.
Enfin, l'oisiveté a également servi comme critique du travail, comme l’a fait Bertrand Russell ou encore Paul Lafargue en 1880 avec son essai “Le Droit à la paresse”.
Nous sommes passés volontairement rapidement sur l’historique de l'oisiveté mais si vous souhaitez approfondir davantage ce sujet, nous vous mettons en description un lien vers la vidéo “Pourquoi c’est mal vu de glander ?” de Manon Bril pour sa chaîne C’est une autre histoire, où elle expose plus en détails l’évolution historique de la conception de l'oisiveté et du travail dans notre société.
Et nous avons tous pu sentir le poids de cette conception du travail qui est désormais mise au cœur de nos vies. Par exemple, nous nous sommes déjà senti un peu coupable les jours où l'on ne travaille pas suffisamment sur nos projets où nous avons déjà vu des collègues de travail répondre à des mails le week-end ou finir tard alors qu’aucune contrainte ne pesaient sur eux à ce moment-là.
De plus, quand aujourd’hui nous parlons de travail, cela fait majoritairement référence à notre activité rémunératrice. Vous constaterez que toutes les autres activités réalisées à coté de notre activité rémunératrice que nous nommons “activité principale” n’est souvent pas considérées comme du travail mais péjorativement comme des hobbys ou des passions alors que faire son jardin, écrire un livre même sans but de l’éditer ou s’occuper de ses enfants est bien du travail. Pour simplifier, pour le reste de cette vidéo, quand nous parlons de travail, considérez que nous faisons référence aux activités échangées sur le marché du travail ou des activités que nous sommes obligés de réaliser afin de pouvoir vivre dans notre société.
Pourquoi l'oisiveté est mal vue ?
Nous venons donc de voir que la représentation de l’oisiveté n’a eu de cesse d’évoluer dans notre société et au regard de sa définition, personnellement laisser plus de place à l’oisiveté nous donne plutôt envie. Cependant, nous craignons fort que le néolibéralisme, idéologie dominante qui caractérise aujourd’hui nos sociétés occidentales, soit venu casser nos rêves oisifs.
Dans un système néolibérale, l’individu se retrouve dans une situation d’hyper-responsabilisation notamment en ce qui concerne sa vie économique. En effet, dans une vision néolibérale, l’individu est un “individu-entreprise” ou un “entrepreneur de lui-même” dans un monde axé sur la compétitivité et l’individualisme, c’est désormais à nous de créer notre source de revenu. L’individu est appelé à devenir “maître de sa vie” et à maximiser son capital et ses ressources, avec bien sûr une vision de la réussite qui est souvent d’ordre économique.
Avec cette définition, nous comprenons tout de suite que l'oisiveté n’a pas sa place, elle pourrait même être perçue comme dangereuse, car si nous ne travaillons pas assez ou du moins, moins que les autres, comment pourrions-nous réussir puisque je suis désormais entrepreneur de moi-même ?
Et le fait que nous voyons émerger depuis plusieurs décennies l'apparition du concept “d’entrepreneurs stars” avec comme tête de proue des Elon Musk, Steve Jobs ou encore Jeff Bezos ou le fait de voir fleurir des émissions comme Qui veut-être mon associé ? qui existe en France mais également au Japon, en Allemagne est bien-sûr aux Etats-Unis n’est pas anodin. Les discours mis en avant par ces personnes et ces émissions se résument bien souvent à un seul mot : le travail, le travail et encore le travail. Et quoi de mieux que de la saupoudrer d’une dose de méritocratie en montrant le parcours héroïques de ces personnes hors du commun pour montrer que nous aussi nous pouvons réussir à force de travail et de courage tout en oubliant bien souvent que la plupart de ces personnes sont à la base ultra-privilégiées.
Et à force de mettre toujours plus en avant le travail et l'entrepreneuriat qui véhicule un imaginaire autour de la force avec des expressions comme “soulever des montagnes” ou en s’appropriant des mots comme “résilience” qui fait avant tout référence à la capacité de relever d’un événement traumatique nous avons commencé à voir émerger le délicieux concept de “Hustle culture”
La hustle culture, d'après Le Monde Change est également “connue sous les noms de culture de l’agitation, culture du burn-out ou encore productivité toxique consiste à normaliser un dévouement total à une sphère de sa vie au détriment des autres, la sphère professionnelles étant bien souvent privilégiée. Ce mouvement véhicule l’idée que nous ne pouvons être efficaces qu’en étant overbooké et prône une course effrénée et souvent malsaine à en faire toujours plus.”
Les hustlers souhaitent véhiculer l’image du travailleur parfait, le travail fait d’eux ce qu’ils sont, le travail est leur vie et véhicule l’idée que nous pouvons tous réussir si nous nous consacrons à 100 % à notre travail et tant pis si l'échec survient, ce n’est qu’un apprentissage de la route de la réussite.
Et Le Monde Change nous alerte également sur les risques liés sur notre santé liés à la hustle culture comme le burn-out, des souffrances sociales et émotionnelles, de l'hypertension artérielle, du stress, la consommation d’alcool ou encore des maladies cardiovasculaires.
Tout cela fait que mis bout à bout, nous avons une vision du travail comme un élément qui est désormais au centre de notre vie et en effet, le travail rémunéré occupe la majeure partie de notre temps. Pire, depuis le plus jeune âge, on nous demande ce que nous souhaitons “faire dans la vie”, mieux vaut alors répondre en donnant l’exemple d’un métier respectable et dans lequel nous allons gagner de l’argent.
Et cela est très bien illustré dans la culture mainstream, par exemple, Le film Cocorico, sorti en février dernier, avec Christian Clavier et Didier Bourdon montre ces deux protagonistes vouloir déjà décider ce que leur petit-fils, encore bébé fera plus tard comme métier.
De plus le faite que l’on soit rémunéré à la tâche, rend le travail comme essentiel pour vivre, ne pas produire, ne pas être actif dans le sens de la création de richesse monétaire ne nous rapporte rien, ils nous est donc difficile, aujourd’hui de vivre dans notre société sans travailler … à temps pleins d’ailleurs.
Cependant Bertrand Russell dans L'éloge de l'oisiveté démontre qu’il serait pourtant possible de réduire le temps de travail grâce au progrès technique et en nous concentrant sur la production de biens et de services essentiels au bon fonctionnement de notre société en lieu et place de continuer à sur-produire à force de vouloir mettre l’ensemble de la population au travail et à temps pleins et de faire du travail un devoir.
Pourquoi il serait bien de lui faire plus de place ?
Ok, si Bertrand Russell démontre qu’il serait possible techniquement de réduire le temps de travail, il nous dit aussi que cela serait également souhaitable notamment pour réduire notre rythme de vie et laisser plus de temps à l’oisiveté … et nous devons avouer qu’il n’a pas tout à fait tort.
Premièrement et c’est peut-être le plus évident, cela serait bénéfique pour notre planète. Dans un monde où tout le monde ou presque travaille, souvent à plein temps et avec des moyens de production toujours de plus en plus efficaces, il en est venu un point où nous sommes en surproduction, une surproduction nocive pour nous environnement que nous essayons de vendre à coup de marketing et de communication. Réduire le temps de travail nous obligerait en quelque sorte à ne pouvoir produire que l’essentiel et à mieux répartir le travail entre les êtres humains.
Chacun contribuerait le temps de quelques heures par jours ou semaines à la production de biens et services essentiels à notre société. Le travail serait vu comme une contribution sociale conjuguée par exemple à un salaire universel donnant le le droit à tout homme de disposer des choses qui sont essentielles pour vivre dans un minimum de confort tout en ayant le pouvoir disposer de son temps comme bon lui semble.
Cette augmentation du temps libre pourrait alors être mise à profit pour d’autres activités comme les loisirs studieux qui sont aujourd’hui moins valorisées car difficilement rémunératrices, nous pensons par exemple aux activités scientifiques, artistiques, philosophiques ou encore artisanales. Bertrand Russell nous rappelle par exemple que l'aristocratie “a cultivé les arts et découvert les sciences ; elle a écrit les livres, inventé les philosophies et affiné les rapports sociaux.” mais non pas car qu’ils étaient plus intelligents que les pauvres mais qu’ils avaient plus de temps.
La réduction du temps de travail pourrait être l’allié d’un combat pour plus de justice sociale.
Et si d’un côté une réduction du temps de travail serait bonne pour notre environnement elle serait également bénéfique pour notre santé mentale.
Dans le monde actuel dans lequel nous vivons où le travail et au cœur de notre vie et où nous sommes poussés à devoir toujours produire plus et plus vite nous voyons par exemple une explosion des cas de burn-out ou d’anxiété. Rappelons qu’en France, d'après un article de Ouest France publié en février 2024, nous comptons entre 300 000 et 500 000 personnes en situation en burn-out alors que la cabinet Empreinte Humaine parle, lui, de plutôt de 2,5 millions de personnes.
Vous l’avez compris, réduire le temps de travail et faire plus de place à l’oisiveté nous permettrait de réduire notre rythme de vie et ainsi laisser respirer notre santé mentale.
L’oisiveté permettrait également de mettre nos cerveaux en pose. Passeport Santé nous rappelle que d'après le chercheur Bharat Biswal “laisser vagabonder son esprit, sans focaliser son attention, s'accompagne d'une grande vague d'activité dans notre cerveau qui consomme alors près de 80 % de l'énergie quotidienne. Cette vague de fond de l'activité cérébrale, en l'absence de toute stimulation, permet d'harmoniser les activités des différentes régions de notre cerveau, pendant notre veille tout comme pendant notre sommeil.”
Le journal canadien La Presse nous relate une étude nous précisant que les enfants passant le moins de temps dans des activités structurées développerait un meilleur contrôle cognitif. Toutefois, Jane Barker, étudiante au doctorat en psychologie à l'Université du Colorado et auteure principale d'une étude sur la question, nous indique qu’il ne s’agit que d’une première étude et qu’elle serait à approfondir.
Attention toutefois de ne pas tomber dans une sorte d'oisiveté à “rentabiliser” dans le but d’être ensuite plus efficaces. L’oisiveté doit être un vrai temps consacré aux repos ou par exemple comme nous l’évoquions tout à l’heure au loisir studieux et ainsi en faire un véritable éloge à la poésie. Petite parenthèse, Bertrand Russell ne dissociait pas vraiment travail et oisiveté mais pour lui, le mot “travail” fait référence aux travaux intellectuels comme l’art, la philosophie ou les sciences, une forme de qu’il encourage à développer, notamment dans le temps oisif car difficilement rémunérateur et qu’il n’y a pas lieu de rejeter tant que vous avez envie d’y consacrer du temps.
Avoir du temps à consacrer aux loisirs studieux ou au repos dans un monde en meilleure santé et donc observable face à des hommes en meilleure santé mentale et donc en capacité de la regarder pourrait nous permettre de développer nos capacités à nous émerveiller. Dans une telle société nous aurions pleinement le temps de contempler notre environnement quotidien et ainsi développer notre disponibilité à l'étonnement, c'est-à-dire nous laisser surprendre par la part d’étrangeté du connu, du banal qui est autour de nous. Un émerveillement que nous pourrions par la suite prendre le temps de questionner, de réfléchir et pourquoi pas l'interpréter scientifiquement, artistiquement ou philosophiquement.
Nous parlons ici d'un véritable éloge de la poésie et donc de la création au sens étymologique du terme, une force de création que nous pourrions mettre au service de notre émerveillement en lieu est place d’une productivité devenue toxique. Mettre alors notre force de création au service d’un émerveillement du quotidien auquel nous serions de nouveau disponible, constituerait peut-être là, une des plus belle forme d’expression de notre humanité.
Être de nouveau disponible à l’émerveillement, par l’étonnement qu’il procure, nous pousse à voir le monde sous un autre regard et à développer notre curiosité par l’envi de le questionner que l'émerveillement fait naître alors en nous. Cet émerveillement peut alors nous donner d’autant plus envie de protéger notre environnement.
Prenons l’exemple d’un soi- disant banal verre de terre ou lombric, saviez-vous que pour creuser une galerie dans le terre il contracte ses anneaux pour envoyer une poussée et repousser la terre. A l'échelle d’un être humain de 70 Kg, cela exigerait qu’il soulève une masse de 4 tonnes ! L'étonnement que vous à procurer cette information, c’est précisément cela l’émerveillement.
Conclusion
Vous l’avez deviné, à titre personnel nous sommes favorable au faite de laisser beaucoup plus de place à l’oisiveté dans nos vies.
Dans un monde qui n’a peut-être pas beaucoup de sens, nous trouvons cela complètement absurde de consacrer notre force de contemplation, de réflexion et de création aux activités mercantiles comme nous le faisons aujourd’hui. Justement, dans un monde qui n’a pas de sens, s’en émerveiller ne serait pas une des choses principales à faire ?
Enfin, dans cette vidéo nous avons également énormément parlé de travail et peut-être que là aussi il faut aussi redéfinir la définition de travail, avoir conscience qu’écrire un poème, faire du bénévolat ou s’occuper de son jardin, même si nous n’en tirons aucun bénéfice financier est tout de même du travail … Un travail d’ailleurs peut-être beaucoup plus humain que celui que nous nous imposons actuellement
“Les méthodes de production modernes, nous ont donné la possibilité de permettre à tous de vivre dans l’aisance et la sécurité. Nous avons choisi, à la place, le surmenage pour les uns et la misère pour les autres : en cela, nous nous sommes montrés bien bêtes, mais il n’y a pas de raison pour persévérer dans notre bêtise indéfiniment.” Bertrand Russell, L’éloge de l’oisiveté, 1932
Sources
https://fr.wikipedia.org/wiki/Oisivet%C3%A9
https://fr.wikipedia.org/wiki/Otium
https://fr.wikipedia.org/wiki/Negotium
https://www.youtube.com/watch?v=o1Xnvb7QKo4&t=589s
https://www.lapresse.ca/vivre/famille/201407/30/01-4787984-les-vertus-de-loisivete.php
https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9olib%C3%A9ralisme
https://www.toupie.org/Dictionnaire/Neoliberalisme.htm